GARNIER
Maëva
Chargée de recherche CNRS
Recherche
Caractérisation des efforts de production

    Méthodologies de mesure d'efforts articulatoires

Problématique :
Jusqu’à maintenant, aucune méthode n’a été consensuellement adoptée pour mesurer ou estimer la force articulatoire. Sur des mouvements d’ouverture, des auteurs ont proposé d’estimer la force articulatoire en dynamique, à partir du pic de vitesse des mouvements articulatoires (Nelson 1983). Cependant, on conçoit bien que la force articulatoire ne se définit pas seulement dans le mouvement, mais également de façon statique : maintenir un mouvement de protrusion ou d’étirement des lèvres nécessite une contraction musculaire et un certain effort mécanique, de même que maintenir la compression de la langue contre le palais ou des lèvres l’une contre l’autre. Dans le cas de mouvements ouverts, sans contact, la force fournie correspond à la force nécessaire pour déplacer l’articulateur par rapport à sa position de repos. Cette force « d’étirement » dépend donc à la fois de la distance par rapport à la position d’équilibre et de la raideur/élasticité de la structure. Dans le cas de mouvements de fermeture, avec contact, la force fournie correspond à la force de déplacement de l’articulateur par rapport à sa position d’équilibre, et de compression de la structure anatomique. Cela est déjà relativement complexe en soi, mais cela le devient encore plus lorsqu’on considère ces structure anatomiques que sont la langue ou les lèvres, dont la raideur n’est pas fixe mais variable en fonction de la contraction des muscles qui composent ces structures.


Objectifs :
Notre but est d’utiliser l’électromyographie (EMG) de surface pour mesurer l’activité électrique des muscles labiaux et examiner le lien (linéaire ou non) entre cette activité musculaire et
- pour les mouvements ouverts : le déplacement des lèvres par rapport à leur position au repos.
- pour les mouvements de fermeture : le déplacement des lèvres par rapport à leur position au repos et la force de compression mesurée au point de contact, à l’aide de capteurs de force.

Publication :

  • Garnier M., Bouhake S. et Jeannin C. (2014). "Efforts and coordination in the production of bilabial consonants." In Proceedings of the 10th International Seminar on Speech Production (ISSP).


    Méthodologies de mesure d'efforts laryngés

Problématique :
Jusqu’à maintenant, l’effort laryngé est principalement envisagé du point de vue de la vibration des cordes vocales et des microtraumatismes qu’elles subissent par collision et frottement. Cependant, la mobilisation laryngée lors de l’augmentation de l’intensité vocale, ne se limite pas à un changement dans le mode de vibration des cordes vocales, mais plus globalement à un ensemble de réajustements des gestes extrinsèques laryngés, comme par exemple le degré d’adduction des cordes vocales, contrôlé par la compression des cartilages aryténoïdes , comme aussi le déplacement vertical du larynx, la bascule du cartilage thyroïde contrôlant le degré l’étirement des cordes vocales, ou encore comme le rapprochement des bandes ventriculaires, i.e. deux replis membraneux situés juste au dessus des cordes vocales. Autant la vibration laryngée peut être explorée de façon indirecte et non invasive par des méthodes telles que l’électroglottographie  ou le filtrage inverse, autant ces ajustements extrinsèques sont difficilement observables autrement que de façon directe, par visualisation endoscopique du larynx. Cette méthode, principalement utilisée par les médecins phoniatres dans leur pratique, et à des fins de diagnostic, permet pour l’instant de décrire des gestes et configurations laryngés de façon essentiellement qualitative. Pour estimer l’effort lié à ces mouvements laryngés, il serait utile de pouvoir également mesurer quantitativement des distances et des déplacements de structures anatomiques à partir de ces images endoscopiques.


Objectifs :
Notre but est de trouver des descripteurs quantitatifs pour caractériser les ajustements extrinsèques du larynx lors des différentes phases de production de consonne occlusive (voisée ou non voisée) à partir d’images endoscopiques du larynx. Nous nous sommes intéressées, en particulier à la phase d’occlusion du conduit vocal et au moment de relâchement de l’occlusion.

 

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