Un des enjeux fondamentaux de la linguistique théorique est de révéler la nature du langage humain, son fonctionnement, et par là même de comprendre mieux la cognition humaine. Face à cet enjeu, la recherche de propriétés communes aux langues du monde et leur explication, renforcées d’études sur les particularismes linguistiques, ont un rôle à jouer. C'est dans ce contexte scientifique que se situent les activités de recherche que je mène depuis ma thèse. Je m'attache plus particulièrement à identifier comment les structures phonologiques sont modelées par les systèmes de production et de perception de la parole et du langage et quels sont les processus cognitifs qui les sous-tendent.

Ma recherche questionne certains aspects de la phonologie – essentiellement le choix de ses unités (infrasegmentales, segmentales et suprasegmentales) et leurs combinaisons – en regard des contraintes sensori-motrices, dans une démarche alliant la typologie des langues et des systèmes à la modélisation (prédiction des structures sonores), en incluant l’expérimentation en phonétique et en phonologie.

Trois axes de recherche structurent ce parcours centré sur la description des processus phonologiques et les paradigmes théoriques et expérimentaux qui permettent de mieux les comprendre : (1) la syllabe et les systèmes d’unités sonores en lien avec les gestes articulatoires et les indices acoustico-perceptifs qui les sous-tendent, (2) les aspects développementaux et acquisitionnels qui peuvent révéler les conditions de l’émergence des systèmes d’unités et de leur structuration, (3) les aspects en phonétique clinique pour observer, lors d’altérations ou de déclin des capacités phonético-phonologiques, les processus de transformation des mécanismes de la parole et des structures phonologiques.