
Analyse acoustique et
électroglottographique de productions vocales
chantées
Nous possédons tous un même appareil
vocal, mais la façon de s'en servir est multiple. Cela va
dépendre des connaissances et compétences
techniques du chanteur, des possibilités et limitations
physiologiques de l'individu, de l'esthétique du son
recherchée, du style choisi ou de la culture vocale dans
laquelle cela s'inscrit. Je vais détailler ici les
connaissances acquises ces dernières années sur
différentes gestes vocaux et styles de chant.
CHANT LYRIQUE OCCIDENTAL

Les registres en voix chantée: la
voix mixte
2003-xx / Coll. Michèle Castellengo, Sylvain
Lamesch, Robert Expert (équipe LAM, IJLRDA, Paris)
Dans le chant lyrique occidental, la production vocale se distingue par
l’utilisation de différents registres, qui
représentent des zones de la tessiture du chanteur
présentant un timbre homogène (Henrich, 2006).
Dans ce projet, nous nous intéressons à un
registre connu sous le nom de « voix mixte » qui se
retrouve chez les hommes comme chez les femmes. Nous cherchons
à caractériser la production vocale dans ce
registre, en terme de mouvement vibratoire laryngé et en
rapport avec un ajustement résonantiel.
Une étude préliminaire menée sur cinq
chanteurs professionnels (Castellengo et al., 2004) avaient
montré que ce registre est produit selon les chanteurs par
l’utilisation de l’un ou l’autre des deux
principaux mécanismes laryngés de la voix humaine
(Roubeau et al., 2007). Une étude plus approfondie
menée sur deux chanteurs professionnels (un
contre-ténor et une soprano) a confirmé ces
observations, et elle a permis d’expliquer comment les
chanteurs gèrent leur tessiture par rapport à la
voix mixte (Lamesch et al., 2007; Castellengo et al., 2007). Nous
pouvons distinguer deux types de production en voix mixte : la
première (mixte 1) utilise le mécanisme
laryngé M1, et la seconde (mixte 2) utilise le
mécanisme laryngé M2. La voix mixte en M1 est
produite dans le haut de la tessiture correspondant à ce
mécanisme et à des intensités piano
à mezzo-forte, avec diminution de
l’énergie spectrale dans les hautes
fréquences. La voix mixte en M2 est produite dans le bas de
la tessiture correspondant à ce mécanisme et
à des intensités mezzo-piano à forte,
avec un enrichissement du timbre. Les stratégies
résonantielles mises en place par ces chanteurs restent
encore à explorer.
- Henrich N. (2006) Mirroring
the voice from Garcia to the present day: Some insights into singing
voice registers, Logopedics Phoniatrics Vocology, vol. 31, pp. 3-14.
- Roubeau B., Henrich N.,
Castellengo M. (2007) Laryngeal vibratory mechanisms: the notion of
vocal register revisited, Journal of Voice, in press.
- Castellengo M., Chuberre B.
and Henrich N. (2004) Is voix mixte, the vocal technique used to
smoothe the transition across the two main laryngeal mechanisms, an
independent mechanism?, ISMA, Nara, Japan, April. 2004.
- Lamesch S., Expert R.,
Castellengo M., Henrich N., Chuberre B. (2007) Investigating voix
mixte: A scientific challenge towards a renewed vocal pedagogy, 3rd
Conference on Interdisciplinary Musicology, Tallinn, Estonia, Aug. 2007.
- Castellengo M., Lamesch S.,
Henrich N. (2007) Vocal Registers and Laryngeal Mechanisms, a case
study: The French "Voix Mixte" , 19th International Congress on
Acoustics, Madrid, Spain, Sept. 2007.
Hauteurs et résonances
2004-xx / Coll. Joe Wolfe, John Smith, Maëva Garnier (School of Physics,
University of New South Wales, Australie)
Ce projet explore les stratégies
résonantielles mises en place par les chanteurs lyriques en
fonction de la hauteur fondamentale, de l’intensité vocale
et de la voyelle chantée, ainsi que leur interaction avec
le mouvement vibratoire des cordes vocales. Trois grandes bases de
données ont été constituées :
1.
en 2004 : 22 chanteurs, de niveau amateur à professionnel (4
barytons, 8 ténors, 4 altos et 6 sopranos)
2.
en 2005 : 14 chanteurs professionnels, pour la plupart de
l’Opéra de Sydney (2 barytons, 7 ténors, 5
sopranos).
3. en 2008 : 12 chanteuses de niveau amateur à professionnel
La
tessiture de chaque chanteur a été explorée pour
quatre voyelles anglaises ([ ],[ ],[ ],[ ]). Pour ces trois
séries d’expériences, la position
fréquentielle des résonances acoustiques a
été mesurée en phonation par application
d’une méthode innovante
d’impédance-métrie développée par
l’équipe australienne qui collabore sur ce projet (Epps et
al., 1997). En parallèle, le mouvement vibratoire de la source
glottique ainsi que les mouvements laryngés ont
été enregistrés par électroglottographie.
Les
stratégies d’adaptation résonantielle des chanteurs
ont été étudiés (Smith et al., 2007). De
façon générale, on observe que les
fréquences des deux premières résonances restent
relativement constantes sur l’ensemble de la tessiture des
chanteurs, tant qu’elles restent dans des valeurs
supérieures à la fréquence fondamentale de
vibration des cordes vocales. Elles peuvent augmenter en
corrélation avec une augmentation de la fréquence
fondamentale, ce qui traduit un mouvement d’ouverture de la
mâchoire du chanteur lorsque le chanteur chante plus aïgu.
Dans les cas où la fréquence de la première
résonance rejoint celle de la fréquence fondamentale
(dans l’aïgu des tessitures ou pour la voyelle [ ]), nous
observons un phénomène d’ « accrochage
» de la résonance au fondamental, similaire à ce
qui est observé dans le cas des sopranos (Joliveau et al.,
2004). Ces résultats devraient donner lieu à une
publication de revue, en cours de
rédaction.
Les
stratégies résonantiels des chanteurs
d’opéra dans la zone du formant du chanteur ont
été explorées en détail (Henrich et al.,
2007). Nous avons observé pour ces chanteurs professionnels que
les résonances R3, R4 et R5 restaient relativement constantes
quand le chanteur explorait sa tessiture, et proche des valeurs
obtenues en parole. L’émergence du formant du chanteur,
c’est à dire une accentuation spectrale marquée
dans la zone 2000-4000 Hz, ne semble pas forcément liée
au rapprochement fréquentiel de ces trois résonances,
puisque nous avons observé que, pour des valeurs de
résonance identiques dans deux mécanismes laryngés
différents, nous avions dans un cas une émergence du
formant du chanteur, et dans le second cas, une absence
d’émergence. L’impact de l’interaction
source-filtre dans l’émergence du formant du chanteur doit
à présent être approfondi.
Un chanteur
lyrique utilise bien souvent plusieurs registres vocaux pour couvrir
l’ensemble de sa tessiture vocale. Ces registres sont produits
dans l’un ou l’autre des principaux mécanismes
vibratoire laryngés : M1 ou M2. Ils se caractérisent
également par des différences de timbre notables, ce qui
les distingue aussi souvent perceptivement. Ces différences de
timbre sont-elles uniquement induites par le comportement vibratoire
des cordes vocales, différent selon le mécanisme
laryngé, ou également par des ajustements
résonantiels différents ? Pour répondre à
cette question, nous avons mené une étude comparative des
fréquences des deux premières résonances dans la
zone de recouvrement des deux principaux mécanismes
laryngés M1 et M2 pour 7 chateurs, 2 barytons et 5 ténors
(Henrich et al., 2008). Comme attendu suite aux travaux menés
sur le quotient ouvert et l’intensité vocale en voix
chantée (Henrich et al., 2005), nous avons trouvé des
valeurs plus basses de quotient ouvert et des valeurs plus
élevées d’intensité vocale en M1 qu’en
M2, ce qui confirme un comportement vibratoire différent. Nous
avons également mis en évidence des différences
pour les deux premières fréquences de résonance,
celles-ci étant en général plus basses en M2
qu’en M1. Des hypothèses sur l’impact de
l’ouverture glottique, du quotient ouvert et d’un mouvement
d’élévation du larynx ont été
proposées, qui demandent à être validées
expérimentalement.
Dans l’aigu de leur
tessiture, vers 600Hz (Ré4-Mi4), les sopranes présentent
une zone de « passage », encore appelée «
secondo passagio » dans la pédagogie du chant. Selon son
degré d’expertise, la chanteuse peut présenter des
difficultés voire une incapacité à produire des
sons dans cette zone de fréquence et au-delà
(instabilité vocale, modification de timbre et
d’intensité). Les raisons de ces difficultés ne
sont pas actuellement comprises. Une étude a donc
été menée pour explorer les stratégies
phonatoires et articulatoires des chanteuses dans l’aigu. Les
productions vocales de douze chanteuses de niveau amateur à
professionnel ont été étudiées du La3 (440
Hz) jusqu’au maximum de leur tessiture respective (Garnier et al.
2008, 2009). Cette étude a montré que toutes les
chanteuses étudiées présentent un ajustement de la
fréquence de la première résonance près du
premier harmonique (accord R1-f0), quelque soit le niveau
d’expertise. Cet ajustement s’accompagne d’un
ajustement de la fréquence de la seconde résonance
près du second harmonique chez certaines chanteuses (accord
R2-2f0). Pour produire les sons les plus aigu, certaines chanteuses
étendient la zone d’accord R1-f0 jusqu’à 1300
– 1500 Hz (Mi5-Fa#5). D’autres ajustent la fréquence
de la seconde résonance près du premier harmonique
(R2-f0) jusqu’à 2350 Hz (Ré6).
- Epps,
J., Smith, J.R. & Wolfe, J. (1997) A novel instrument to measure
acoustic resonances of the vocal tract during speech, Measurement
Science and Technology 8, 1112-1121.
- Joliveau, E., Smith, J.,
& Wolfe, J. (2004) Vocal tract resonances in singing: The soprano
voice, J. Acoust. Soc. Amer., Vol. 116 (4), pp. 2434-2439.
- Henrich
N. , d'Alessandro C. , Castellengo M. and Doval B. (2005)
Glottal open quotient in singing: Measurements and correlation with
laryngeal mechanisms, vocal intensity, and fundamental frequency, J.
Acoust. Soc. Amer., Vol. 117 (3), pp. 1417-1430.
- Garnier
M., Henrich N., Smith J. and Wolfe J. (2008) « Sopranos’
secondo passagio: a resonance adjustment and/or a laryngeal transition
to the whistle voice? », Acoustics'08, Paris, in J. Acoust. Soc.
Am. 123(5), pp. 3243
- Garnier M., Henrich N., Smith J., Wolfe J. (2010) Vocal tract adjustments in the high soprano range, J. Acoust. Soc. Amer., vol. 127 (6), pp. 3771–3780.
- Henrich
N., Smith J., Wolfe J. (2007) Direct measurements of vocal tract
resonances and of output spectrum in the 2-4 kHz range in Western
operatic singing, 7th Pan European Voice Conference, Groningen,
The Netherlands, Aug. 2007.
- Henrich N., Smith J. and Wolfe J.
(2008) « Resonance strategies and glottal behaviour in the two
main laryngeal mechanisms for professional operatic singers »,
Acoustics'08, Paris, in J. Acoust. Soc. Am. 123(5), pp. 3243
- Henrich, N., Smith, J., & Wolfe, J. (2011). Vocal tract resonances in singing: Strategies used by sopranos, altos, tenors, and baritones J. Acoust. Soc. Amer., vol. 129 (2), pp. 1024-1035.
- Smith
J., Henrich N., Wolfe J. (2007) Resonance tuning in singing ,
19th International Congress on Acoustics, Madrid, Spain, Sept. 2007.
Modélisation articulatoire de la
voix chantée lyrique
2004 Coll. Pierre Badin (DPC GIPSA-lab, Grenoble)
Stages 2004 N. Julio, J. Coignard
Un projet de caractérisation et de
modélisation articulatoire du conduit vocal à
partir de l’Imagerie par Résonance
Magnétique dans la parole et le chant a
débuté en Mars 2004, en collaboration avec Pierre
Badin (ICP, Grenoble). Un corpus d'images IRM en plan multi-coupes a
été constitué au CHU Michallon de
Grenoble pour les 14 voyelles du français émises
en voix parlée, puis chantées sur
différentes hauteurs. Le signal acoustique correspondant a
été enregistré
préalablement à l'expérience, puis
ré-enregistré simultanément pendant
l'expérience. Deux sopranos professionelles et un baryton
amateur ont participés à l'expérience.
Les contours des divers articulateurs (mâchoire, langue,
lèvres, velum, pharynx,…) ont
été extraits de ces images à
l’aide d’outils d’édition
semi-automatique développés à
l’ICP. Une reconstruction partielle en 3D du conduit vocal a
également été effectuée.
Néanmoins, en première approche, les
stratégies articulatoires ont été
explorées à partir des contours
médio-sagittaux uniquement. Les mesures articulatoires ont
portées sur l'aperture mandibulaire et labiale, la
protrusion labiale, les configurations linguales et la hauteur du
larynx. Les résultats montrent que les productions
parlées et chantées à la
même hauteur que la parole diffèrent
essentiellement par la hauteur du larynx (abaissement dans le chant) et
la configuration linguale (postériorisation dans le chant).
L'ensemble des paramètres articulatoires, excepté
la langue, semblent affectés par une montée en
fréquence dans le cas des sopranos, tandis que seuls les
gestes d'aperture sont amplifiés dans le cas du baryton. Les
stratégies articulatoires semblent ainsi dépendre
des mécanismes laryngés. La comparaison entre
mécanisme 1 et 2 dans le cas d'une soprano montre qu'une
production chantée en mécanisme 2 se
différencie d'une production chantée en
mécanisme 1 par une augmentation des apertures mandibulaire
et labiale, une diminution du geste de protrusion, un abaissement du
larynx et une postériorisation du lieu de constriction
linguale.
Ce projet doit se poursuivre par une modélisation acoustique
des différentes configurations et une comparaison des
résonances ainsi estimées avec d'autres
méthodes de mesures (mesures
d’impédance acoustique, voir projet
précédent) ou d'estimation (analyse par
prédiction linéaire).
CULTURES VOCALES A TRAVERS LE MONDE
Etude de la voix du « bassu
» dans le chant traditionnel « A Tenore »
de Sardaigne
2006-2009 / Coll. Bernard
Lortat-Jacob (Laboratoire d'Ethnomusicologie, Musée de
l'Homme) et Michèle Castellengo (LAM-IJLRA, Paris); Frank Müller, Markus Hess, Anna-Katarina Licht, Universitätsklinikum Hamburg-Eppendorf, Allemagne
Direction de thèse Lucie Bailly (GIPSA-lab) avec Xavier Pelorson (GIPSA-lab) et Joël Gilbert (LAUM, Le Mans)
Ce projet porte sur la compréhension physiologique et
physique des mécanismes phonatoires lors de la production
de la voix de « bassu », c’est à dire la voix
la plus grave du quatuor polyphonique traditionnel « A Tenore
» de Sardaigne. Le bassu produit un son pour lequel la
fréquence fondamentale de vibration des plis vocaux est
située entre 140 et 240 Hz et dont on perçoit
l'octave inférieur (entre 70 et 120 Hz). Nous avons
montré que cette production vocale s’accompagnait
d’un phénomène de doublement de période, qui
explique la perception d’un son produit une octave en-dessous de
la fréquence fondamentale de vibration des plis vocaux (Henrich
et al., 2006). Le phénomène de doublement de
période se traduit sur le signal électroglottographique
dérivé (DEGG) par une variation systématique de
l’amplitude du pic de fermeture glottique toutes les deux
périodes. Cela suggére la répétition tous
les deux cycles glottiques d’une fermeture abrupte et d’une
fermeture moins abrupte. Un rapprochement des bandes ventriculaires
et leur mise en vibration au cours de ce geste phonatoire avaient
été observés lors d’une exploration
vidéostroboscopique préliminaire. L’observation par
cinématographie ultra-rapide a confirmé la mise en
vibration des bandes ventriculaires lors de ce type de phonation
(Bailly et al., 2010). Des analyses sur les images obtenues par
cinématographie ultra-rapide combinées à
l’électroglottographie ont permis de décrire
précisément le mouvement vibratoire des bandes
ventriculaires dans son interaction avec celui des plis vocaux (Bailly
et al., 2007a, 2008, 2010).
Des travaux ont été
menés en parallèle sur des maquettes pour mieux
comprendre les propriétés aérodynamiques du
système plis vocaux – bandes ventriculaires, et pour
pouvoir modéliser l’effet de l’interaction entre le
mouvement vibratoire de ces deux structures laryngées (voir la
page
Interaction source-filtre). Ils montrent
que la présence de bandes ventriculaires obstruentes en aval des
plis vocaux pourrait avoir un impact majeur sur le geste phonatoire, et
donc sur le son résultant (Bailly et al., 2008c).
L’enregistrement d’une base de données de gestes
phonatoires de trois chanteurs et cinq locuteurs (par
cinématographie ultra-rapide) a montré
l’utilisation de ces structures dans une grande
diversité de gestes vocaux de parole et de chant : voix
murmurée, voix pressée, voix criée, voix en M0,
voix chantée très grave ou voix saturée (Bailly
& Henrich, 2009). Le mouvement de cette structure laryngée
supra-glottique va du simple rapprochement des deux bords libres
à leur contact jusqu’à leur mise en vibration
périodique ou non. Ces observations ouvrent un nouveau champ de
recherche prometteur sur le rôle phonatoire de cette structure
laryngée supra-glottique.
- Bailly
L., Henrich N., Webb M., Müller F., Licht A.-K., Hess M. (2007a)
« Exploration of vocal-folds and ventricular-bands interaction in
singing using high-speed cinematography and electroglottography
», 19th International Congress on Acoustics, Madrid, Spain, Sept.
2007.
- Bailly L., Henrich N., Pelorson X. (2007b) «
Exploration conjointe sur l'humain («in vivo») et sur
maquette («in vitro») de l'interaction entre les cordes
vocales et les bandes ventriculaires », Actes des 7èmes
RJC Parole, Paris, Jul. 2007.
- Bailly L., Henrich N. (2008a)
« Physiological correlates implied in period-doubling occurrences
in singing », in International Conference on Voice Physiology and
Biomechanics, Tampere, Finland, Aug. 2008.
- Bailly L., Henrich
N. (2008b) La vibration des bandes ventriculaires dans le chant:
caractérisation et influence sur la vibration glottique, LXIVe
Congrès de la Société Française de
Phoniatrie et des Pathologies de la Communication, Oct. 2008, Paris
- Bailly L., Pelorson X., Henrich N., Ruty N. (2008c) Influence of a constriction in the near field of the vocal folds: Physical modeling and experimental validation, J. Acoust. Soc. Amer., Vol. 124 (5), pp. 3296-3308.
- Bailly
L., Henrich N. (2009) Contribution des bandes ventriculaires lors
d’un effort vocal. Impact sur la vibration glottique.
3ièmes Journées de Phonétique Clinique,
Aix-en-Provence, Déc. 2009.
- Bailly L., Henrich N., Pelorson X. (2010) Vocal fold and ventricular fold vibration in
period-doubling phonation: Physiological description and aerodynamic
modeling, J. Acoust. Soc. Amer., vol.
127(5), pp. 3212-3222.
- Henrich
N., Lortat-Jacob B., Castellengo M., Bailly L. and Pelorson X. (2006)
Period-doubling occurences in singing: the "bassu" case in traditional
Sardinian "A Tenore" singing, in International Conference on Voice
Physiology and Biomechanics, Tokyo, Japan, Jul. 2006.
Chant Bulgare féminin
2005-2006 / Coll. Joe Wolfe, John Smith (School of Physics,
University of New South Wales, Australie) et Mara Kiek (ACARMP Sydney
Conservatorium of Music, The University of Sydney, Australia)
Nous nous intéressons au chant bulgare
féminin, pour lequel un enregistrement avait
été fait en Février 2005 en Australie
sur une chanteuse maîtrisant deux techniques de chant bulgare
: la technique « teshka », qui correspond
à une production vocale très sonore, et la
technique « leka », pour laquelle la production
vocale est plus douce, se rapprochant en timbre du registre dit
« de tête » chez la femme.
L’analyse de ces deux types de production a mis en
évidence la recherche d’un accord entre la
première résonance R1 et l’harmonique
le plus proche, soit H2 ou H3 selon les voyelles (Henrich et al.,
2006a). L’analyse des signaux
électroglottographiques enregistrés
simultanément aux résonances acoustiques a
montré que cette chanteuse produisait ces deux techniques
dans le même mécanisme laryngé M1
(Henrich et al., 2006b). La différence
d’intensité vocale entre ces deux types de
phonation ne s’explique pas uniquement par
l’ajustement résonantiel, puisque nous avons
obtenu des valeurs similaires pour R1 entre la technique «
teshka » et la technique « leka ». La
source glottique semble participer à cette
différence d’intensité, avec des
valeurs de quotient ouvert plus basses en « teshka
» qu’en « leka ».
Cette étude pilote doit à présent
être élargie à plusieurs chanteuses
maîtrisant ces deux techniques de chant bulgare.
- Henrich N., Kiek M., Smith J.
and Wolfe J. (2006a) Resonance strategies used in Bulgarian
women’s singing style: a pilot study. Logopedics Phoniatrics
Vocology, vol. 32:4, 171 - 177.
- Henrich N., Kiek M., Smith J.
and Wolfe J. (2006b) Resonance tuning and glottal behaviour in
different vocal qualities in Bulgarian women's singing. A pilot study,
in International Conference on Voice Physiology and Biomechanics,
Tokyo, Japan, Jul. 2006.