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Lire dans le regard des robots - Article du mensuel La Recherche

Communiqué

extrait :
"... Nombre de robots humanoïdes n'ont pas de visage visible (Asimo, Jibo), d'autres en possèdent un, mais il est fixe (Nao, Pepper) ou a été remplacé par un écran plat (Baxter). En revanche, certains d'entre eux, comme Sophia, mis au point par la société Hanson Robotics, ou les geminoïdes conçus par le roboticien japonais Hiroshi Ishiguro, sont construits avec un grand réalisme physique. Leur visage est fait de peau synthétique et leurs yeux sont dotés de cristallins oculaires imitant les nôtres.

Paradoxalement, cette ressemblance peut être une source de déception pour l'interlocuteur, qui s'attend à une interaction d'autant plus humaine que le robot est réaliste. Or il est techniquement difficile de reproduire sur une machine les 38 muscles de la face et leurs entrelacements complexes. Résultat : quand le squelette sous-cutané des robots humanoïdes du type de Sophia n'a pas suffisamment de degrés de liberté pour reproduire des mouvements humains, en particulier au niveau du visage, ils nous procurent un sentiment d'étrangeté (lire l'encadré "La vallée de l'étrange"). Quant aux autres robots humanoïdes, dont la plastique est moins réaliste, la plupart n'ont pas d'oeil coopératif fonctionnel : leurs caméras sont souvent fixes, incrustées au milieu du front ou sur le torse. Leurs concepteurs les munissent par ailleurs de capteurs - caméras 2D et 3D, télémètres et radars, microphones... - qui mesurent et analysent nos moindres faits et gestes, mais ils oublient souvent qu'ils devraient, symétriquement, « donner à voir » les intentions de leurs créatures."

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