Information presse CNRS
YouTube affirme décompter les « fake views », c’est à dire les vues générées par des programmes informatiques (ou « bots »), et garantir que la popularité des vidéos hébergées ne repose que sur les visionnages réalisés par de véritables humains. Une étude menée par des chercheurs du GIPSA-lab (CNRS / Grenoble INP - UGA / UGA) sur un échantillon de 270,133 vidéos d’actualité, issues de mille chaînes YouTube françaises, révèle que les corrections sont très fréquentes (78% des vidéos analysées est corrigée) et surtout qu’elles ne sont pas effectuées en continu, et ni de manière systématique par la plateforme. En gonflant le nombre de vues de manière artificielle, les « fake views » pourraient ainsi tromper les utilisateurs, encourager indûment la recommandation des vidéos par la plateforme et à terme impacter le débat public. Il a en effet été observé que la plupart des corrections réalisées par la plateforme se produisent après qu’elles ont atteint la majorité de leur audience, c’est à dire tard dans la vie des vidéos. Or, les scientifiques soulignent également que les vidéos corrigées plus tard dans leur vie sont en moyenne plus populaires que celles corrigées plus tôt. L’étude discute ainsi les causes probables de cette gestion et les conséquences possibles sur la popularité de ces vidéos.
Ce résultat vient de paraître dans la revue Scientific Reports.
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