Notre collègue Gérard Bouvier nous a quitté le 10 août 2024.
Gérard Bouvier a effectué une carrière d’Enseignant Chercheur, initialement comme enseignant à l’ENSERG (Ecole d'électronique et de radioélectricité) et chercheur au LTIRF(Laboratoire de Traitement d’Images et de Reconnaissances des Formes) alors par Alain Chéhikian.
À l’ENSERG, il a participé en particulier au développement de l'enseignement de l’électronique et surtout de la micro électronique. Tout au long de sa carrière d’enseignant, il a été apprécié par ses collègues et par des générations successives d’élèves.
Au delà de ses compétences professionnelles, Gérard a partagé avec bon nombre d’entre nous, deux de ses passions, à savoir le ski où il était toujours volontaire pour accompagner les élèves lors des sorties ski quelles que soient la météo ou la qualité de la neige, mais aussi l’aéromodélisme où il avait construit un modèle réduit équipé de caméras pour l’acquisition d’images dans le cadre de recherches sur le recalage d’images aériennes.
Aujourd’hui l’ENSERG est devenu Phelma, une école qui dispose d’une solide réputation de formation d’ingénieurs très compétents entre autres dans le domaine de l’électronique et de la micro électronique. Il est indéniable que Gérard a contribué fortement à cette réussite.
Gérard a mené une carrière de chercheur au LTIRF laboratoire qui s’est ensuite associé au CEPHAG Centre d' Études des PHénomènes Aléatoires et Géophysiques pour devenir le LIS, Laboratoire des Images et des Signaux et maintenant le GIPSA lab Grenoble Image Parole Signal Automatique. Tout au long de sa carrière, Gérard s’est intéressé aux méthodes et aux applications en traitement d’images, et ses travaux ont été fortement marqués par l’évolution
extraordinaire des technologies de la micro électronique et du numérique.
Dans les années 80, Gérard travaillait sur la lecture optique de caractères alphanumériques, avec des applications pour la reconnaissance automatique de codes postaux. À cette époque, les ordinateurs étaient peu puissants (10 à 100,000 fois moins qu’un simple smartphone actuel), et Gérard avait dû faire preuve de plein d’astuces pour écrire des programmes performants, et pour concevoir une machine électronique permettant de traiter ce problème bien
plus vite qu’un ordinateur.
Plus tard, à partir du milieu des années 90, il a conçu avec plusieurs doctorants des rétines analogiques avant gardistes, inspirées de la rétine des vertébrés qui était étudiée et modélisée par Jeanny Hérault et son équipe. Ces circuits intégrés étaient les premières caméras intelligentes, avec des fonctions directement intégrées sur le circuit, permettant au delà de la production d’images de qualité d’extraire en temps réel des informations à partir des images captées, comme les contours ou les mouvements des objets présents dans la scène.
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